Cela fait maintenant un peu plus d’une semaine que nous parcourons les hauts plateaux andins et que nous oscillons entre 2500m et 4600m d’altitude.

Pour notre 4ème et dernier jour dans le Sud Lipez (région du Sud-Ouest de la Bolivie), nous voulions donc sonder un peu nos capacités physiques et par la même occasion poursuivre notre acclimatation

Nous avons alors opté pour l’ascension du volcan Tunupa, au nord du salar d’Uyuni. Dominant le petit village de Coquesa du haut de ses 5321m, il est connu pour ses roches aux couleurs flamboyantes. Paraît-il qu’une grotte située sur ses pentes, abriteraient même des momies Incas… (Clique ici pour lire mon article)

Voici le récit de notre ascension

5h15 : le réveil sonne, aïe ça pique un peu !

Bon je te rassure, quand tu connais le programme de la journée, c’est un peu plus facile de sortir du lit, que quand c’est pour aller bosser.

Je saute dans mon pantalon de rando, j’enfile mon sous-pull technique, ma première polaire, ma deuxième polaire, ma troisiè… non quand même pas ! Je mets mes grosses chaussures et direction le petit-déj.
Pas question de partir le ventre vide, il nous faut des forces si on veut gravir les 1300m de dénivelé (positif) qui nous attendent ! Un bol de céréales, l’habituelle infusion de feuilles de coca, un Diamox (médicament contre le mal aigu des montagnes) et roule ma poule !

Vers 5h45, nous prenons le 4×4 car le départ pour le sommet se fait un peu à l’écart du village, à une quinzaine de minutes d’ici.
Au passage, nous récupérons Mario, guide de montagne : c’est avec lui que nous ferons l’ascension. Un petit bonhomme à l’apparence fébrile, aux jambes anormalement arquées et au visage marqué… Il n’a plus l’air tout jeune, sa dentition est incomplète, son visage est brûlé par le soleil… Au fond de nous, on se demande tous un peu s’il aura la condition physique pour nous emmener là-haut…

Il est 6h, nous voilà à 3900m d’altitude et nous entamons l’ascension. D’après Mario, il faut en moyenne entre 7 et 8 heures pour monter et redescendre. Fabio nous attendra donc en bas vers 13h et il nous a bien fait comprendre qu’il ne faudrait pas trop qu’on traine pour ne pas être en retard dans le reste du programme de la journée.

Alors que le soleil commence tout juste à se lever derrière nous sur le salar, le sommet du Tunupa nous fait face et dévoile ses multiples couleurs. Il est difficile d’estimer les distances, à tel point que le sommet nous paraît tout proche.

Au fur et à mesure de notre progression, on se rend vite compte que ce n’est qu’une impression.

La première partie du parcours est plutôt tranquille, la pente est relativement douce, les sentiers sont praticables, le rythme est bon, bref tout va bien.

Nous traversons de grandes parcelles bordées de murets datant de l’ère Inca, puis nous arrivons au premier mirador, à 4350m, après une petite heure de marche.

1er mirador

Ici, la végétation est encore bien présente, même si elle se cantonne à des touffes de hautes herbes et à quelques petits buissons.

Le moral des troupes est au beau fixe. Pas de difficultés ni technique, ni physique pour le moment. On profite de la pause pour retirer quelques couches de vêtements, car ça y est le soleil commence à chauffer.

Nous repartons en longeons une arête, avant de replonger dans un petit vallon menant au pied dudit volcan. Oui oui t’as bien compris, on est monté et maintenant ils nous font redescendre ! Tout ça pour mieux remonter !

Sur la pente du volcan, plus un pet de végétation : les hautes herbes ont laissé la place à un mélange de terre rouge et de gros cailloux, et c’est au bout de 3h, par un sentier en zig-zag, que nous atteignons le 2ème mirador.

Nous sommes à 4900m face aux barrières rocheuses du Tunupa et nous surplombons son cratère, c’est somptueux ! Rien que pour cette vue ça valait déjà la peine d’être monté jusqu’ici. Du jaune, de l’orange, du blanc, du rouge… Un vrai arc-en-ciel géologique !

 

2ème mirador

Les premiers maux de tête apparaissent pour certains… c’est l’occasion de se poser un peu et d’avaler une petite barre de céréales pour reprendre des forces. Mario a l’air de tenir le coup, même si de temps en temps on le voit un peu grimacer. Après une bonne quinzaine de minutes de pause, il nous demande si l’on veut continuer, pour moi ce n’était même pas une option, bien sûr que l’on veut continuer ! Hé Mario tu nous prends pour qui ?

Oui parce qu’à priori la plupart des gens s’arrêtent ici… 
Niveau timing, on est plutôt dans les temps donc il accepte de nous emmener plus loin. Ouf ! Heureusement qu’on ne s’est pas fait une belote au mirador précédent ! Imagine la frustration : « Non, on n’a pas le temps, on redescend ! ». Les boules…

2ème mirador

Allez, 300m nous sépare du sommet, d’ici une heure environ on devrait être en haut.

La dernière partie se grimpe sur une arête légèrement plus technique, le terrain est très glissant à cause des pierres de laves et nous devons franchir une zone qui s’apparente presque plus à de l’escalade qu’à de la rando. Petite dose d’adrénaline !

Le manque d’oxygène se fait de plus en plus sentir, nous sommes obligés de ralentir un peu la cadence. Si on ne force pas, on ne s’essouffle pas et si on ne s’essouffle pas, normalement, on devrait éviter le mal de tête ! Tout est une question d’adaptation du rythme en fonction de l’effort.
Mario, ne laisse paraître aucune difficulté, c’est un parcours de santé pour lui. Alors que nous exploitons toutes les moindres bronchioles présentes dans chacun de nos deux poumons, Mario lui, est toujours en mode mono-poumon ! Pas essoufflé, pas soif, pas chaud… Y’a pas à dire on est pas doté du même thermostat !

Arête finale

Nous passons donc la petite partie un peu technique, avant d’arriver sur un promontoire rocheux. Intérieurement j’explose de joie… Je suis prête à serrer Mario dans mes bras, sauf que… merde on n’est pas encore en haut ! Une dernière arête se profile sur ma droite, mais cette fois je le vois ! J’aperçois le sommet !

C’est au bout de 4h d’ascension que nous foulons enfin le sol du dernier mirador, à 5165m d’altitude exactement.

INFOS :

Il est possible de monter encore plus haut, le sommet officiel du Tunupa étant à 5321m, mais la dernière partie se fait au niveau de la barre rocheuse et du matériel d’escalade est nécessaire.

Bolivie

Mario nous félicite les uns après les autres, on se tape dans les mains, on se serre dans les bras, une petite larme me vient tellement l’émotion est folle et indescriptible !
C’est quand même pas tous les jours qu’on grimpe à plus de 5000m !
Nous restons bouche bée face à la vue imprenable que nous avons, d’un côté sur le salar, et de l’autre sur les couleurs flamboyantes du cratère.

D’ici, le Salar s’apparente encore plus à une mer de glace avec ses petits îlots dispersés un peu partout dans son immensité. On se sent tellement petits, et en même temps tellement fiers d’avoir accompli notre premier objectif !

La descente nous a pris environ 1h30 : pas du tout le même effort mais pas moins fatigante que la montée ! Les genoux en prennent pour leur grade ! Sur la fin, chaque pas et chaque secousse deviennent douloureux.

Surtout prenez votre temps pour redescendre, même si l’effort vous paraît beaucoup facile et pensez à bien continuer à respirer profondément, car personnellement, c’est en arrivant en bas que j’ai commencé à avoir mal à la tête… (Clique ici pour lire mon article sur le mal aigu des montagnes)

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Julie, travel planner et auteur de ce blog voyage

Moi c’est Julie, grande passionnée de voyage, de nature, d’outdoor de photo et de vidéo.

J’ai créé ce blog rando dans le but de te donner les clés pour voyager un peu différemment, car c’est en sortant des sentiers battus et en quittant sa zone de confort, que le voyage prend tout son sens.