Le mal aigu des montagnes peut toucher n'importe qui.

Le mal aigu des montagnes (MAM), qu'est-ce que c'est ?

Le mal aigu des montagnes (MAM), qu’on appelle aussi le soroche, est un ensemble de symptômes qui apparaît lors d’une montée trop rapide en altitude.

En effet quand on s’éloigne du niveau de la mer, la pression atmosphérique diminue, ce qui revient à diluer l’air. En gros, il y a toujours autant d’oxygène dans l’air au niveau de la mer, qu’en haut de l’Everest mais il te faut 3 fois plus d’inspirations à 8000m d’altitude pour capter autant d’oxygène que sur la plage.

Pour faire simple :

Au niveau de la mer : 100% d'oxygène

3000m : 66% d'oxygène

5000m : 50% d'oxygène

8848m (Everest) : 33% d'oxygène

C’est donc le manque d’oxygène couplé à une mauvaise adaptation du corps et à des facteurs individuels, qui provoque l’apparition des symptômes du MAM.

L’apparition du MAM se fait en général au-delà de 3500m d’altitude mais il peut apparaître chez certaines personnes dès 2500m.

Quels sont les symptômes ?

En général le MAM est quelque chose de bénin qui se traduit par :
– des maux de tête
– des nausées
– des vertiges
– une grande fatigue
– des insomnies
– des vomissements

Ces symptômes apparaissent dans les 24h suivant le début de ton séjour en altitude.

Ils sont un signal d’alarme, si tu décides de continuer à monter en altitude alors que tu ressens déjà ces symptômes, des complications graves voire mortelles peuvent apparaître. D’abord des œdèmes au niveau des extrémités (visages, mains…) puis œdème pulmonaire (toux, crachats, lèvres bleues) et enfin cérébral (maux de tête violents, troubles de la vue).

Qui est touché par le mal aigu des montagnes ?

Le MAM peut frapper n’importe qui, il touche environ 15% de la population au-delà de 2000m et 60% au-delà de 4000m.

Les effets varient d’une personne à l’autre et certaines personnes peuvent ne jamais les ressentir.
Il arrive aussi qu’une même personne ne ressente rien lors d’une première sortie et qu’elle soit touchée par le MAM lors d’une autre sortie.
L’état général entre effectivement en compte : si l’on a bien dormi la veille, bien mangé etc…

Il faut savoir également que la condition physique et l’acclimatation à l’altitude sont deux phénomènes totalement indépendants. Ce n’est pas parce que tu t’es préparé physiquement pendant des mois et que tu as les mollets super affûtés, que tu réduis tes chances (ou plutôt malchances) d’avoir les symptômes du MAM.

6 façons de prévenir le mal aigu des montagnes

1. Grimper lentement

Grimper lentement et ne pas faire d’efforts inutiles ou inconsidérés. Plus tu fais un effort intense et plus tu t’exposes au MAM.

Pour te donner une idée, lors de mon ascension du Parinacota (6348m) en Bolivie, mon allure moyenne était de 0,6km/h… Oui je te le confirme c’est ridicule, mais en adaptant ton rythme tu réduis les risques de te chopper un violent mal de tête !

2. Bien s'acclimater

  • Il est recommandé de ne pas progresser de plus de 500 mètres de dénivelé par jour, au-delà de 3 500 mètres. Cette règle prend en compte l’altitude à laquelle tu passes la nuit et non l’altitude maximale atteinte dans la journée. Si tu décides de monter plus haut pour passer un col ou un sommet, aucun problème, il te faudra simplement redescendre pour passer la nuit.

3. Bien s'hydrater

Boire beaucoup (d’eau).
Dans de nombreux pays d’Amérique du Sud, on consomme le « maté de coca ». Il s’agit d’une infusion de feuilles de coca, très utilisée à des fins médicinales, qui aurait un effet protecteur vis à vis du MAM, en augmentant l’absorption de l’oxygène par le sang. Cette consommation n’a rien à voir avec les effets de la cocaïne puisqu’à l’état de feuille, il faudrait en consommer des dizaines et des dizaines de kilos pour que ses effets soient assimilés à ceux d’une drogue.

4. Eviter les somifères

C’est très courant de faire des insomnies à partir d’une certaine altitude (3500m en général), bien que ce soit agaçant, il est déconseillé de tenter de résoudre le problème en prenant un somnifère car ce médicament peut provoquer des apnées du sommeil, aggravant ainsi l’hypoxie.

5. Prendre un traitement préventif

Il existe un médicament, délivré en France qui s’appelle le Diamox et qui améliore réellement l’acclimatation. N’hésite pas à en parler à ton médecin avant de partir t’aventurer en altitude.

6. Redescendre

Si malgré la prise d’antalgique pour les maux de têtes, les signes persistent, il faudra alors que tu redescendes de 300 à 400m. Retente ta chance le lendemain, seulement si les signes ont disparu. Oui, certes, c’est frustrant, mais garde bien à l’esprit que ce n’est pas un jeu, que ça peut très vite mal tourner et t’être fatal.

 

4 commentaires

  • Jean NEMARD

    Un article de plus sur le MAM qui lui n’a de vrai que la notion de montagnes puisque ce n’est ni un mal (c’est un symptôme) et ni un phénomène aigu. Mais parler du MAM fait le bonheur des agences de voyages qui donnent ainsi l’impression à des faux aventuriers qu’ils ont réalisé un bel exploit. Alors s’il vous plait, laissez le MAM aux alpinistes, les vrais, ceux dont le terrain de jeu se situe à 7 000 m et plus.
    Quant aux victimes du MAM à 2 500 m, pourquoi pas au 1er étage de la Tour Eiffel ! Mais il faut bien que des nunuches (au féminin) puissent avoir le sentiment d’exister !

    • Julie

      Bonjour Jean, qui êtes vous pour prendre vos aise en postant un commentaire comme ça ? Peu importe si le terme ne vous convient pas, l’important est que le commun des mortels comprenne de quoi je parle dans cet article. Et oui ces symptômes peuvent bel et bien apparaître à 3000m d’altitude !
      Et les nunuches aux féminins dont je fais certainement partie (d’après vous), vous prions de garder vos réflexions de macho pour vous. Merci bonne continuation sur votre terrain de jeu, à 7000m et plus.

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